en a fait une refonte améliorée. En tant qu'adorateur du ninja de lumiere, et dans un souci d'authenticité, j'aurais pu me contenter d'évoquer l'épisode initial, mais la suite est a ce point grandiose que les deux opus sont devenus iindissociables. Ils forment une entité séparée par le temps, mais que l'excellence relie. En esperant pouvoir retranscrire toute la magie que le seul nom de Strider m'évoque, je vous invite a dissequer une légende...

En 1989, Capcom est deja reconnu pour Final fight entre autres, et pour Ghouls and ghosts en particulier. Mais il manque a leur palette de personnages un super heros réelement charismatique, un embleme, le chevalier Arthur de ghouls and ghosts faisant plutot office de mascotte avec ses caleçons a pois. C'est alors que nait Hiryu, le strider. Et en meme temps que lui une révolution...

Les Striders sont une guilde de ninjas futuristes dont la principale occupation consiste a sauver le monde. Jusque la rien de tres nouveau. Mais les aptitudes de ces ninjas donnent au jeu une richesse et un plaisir de maniabilité alors sans précédent: Grace a deux crochets, Hiryu peut s'agripper a toutes les surfaces, plafond y compris. Ensuite, il dispose d'une épée de lumiere nommée falchion qui tranche proprement les ennemis rencontrés. Enfin, il est assisté tout au long du jeu par divers robots qui gravitent autour de lui ou qui le protegent sous diverses formes allant de la panthere en métal au faucon mécanique. Le personnage est donc prometteur, mais pour que son potentiel ne s'effondre pas, il lui faut un univers a sa mesure, et c'est précisement ce que capcom lui offre: Les tableaux dans lesquels evolue le Strider sont non seulement d'une beauté époustouflante pour l'époque, mais en plus la diversité des scenes au sein d'un meme niveau donne a l'ensemble une profondeur immense. On démarre par exemple le niveau de la sibérie encerclé de loups affamés, puis on penetre aussitot dans un complexe industriel gardé par un gigantesque gorille en métal. Sitot le robot éliminé on escalade des parois abruptes puis 2 engrenages énormes avant de se retrouver au sommet d'une montagne confronté a un chasseur de primes équipé d'un jetpack. Tout de suite apres nous attend la descente d'une piste énneigée semée de mines qui nous amene jusqu'a une centrale éléctrique ou il faudra éviter les chocs a haute tension avant de commencer une ascension aérienne ou l'on saute d'un helicoptere a un autre, le tout en évitant la pluie de bombes qui nous tombe dessus. Enfin nous atteignons une plate forme volante dont il nous faudra prendre le controle apres avoir émincé trois chun li en fines lamelles, ainsi que le pilote. Voila. En l'espace d'un niveau, on a deja résumé toute la carriere de James bond.

Ce qui fait donc la puissance de Strider, et qui le distingue des autres jeux du genre, c'est qu'il est non linéaire. Chaque mission est structurée par une succession de scenes cultes qu'on attend toujours avec le meme plaisir quand on a fini le jeu pour la millionieme fois. Car Strider fonctionne comme un film: on y pense en termes de moments clés. De la chenille communiste a la sphere anti gravité en passant par la procession de diplodocus et le ski sur piste minée, on n'a pas le temps de se lasser des pouvoirs fabuleux d'hiryu. Toutes ces particularités donnent au jeu une identité forte, qui est encore accentuée par la musique inoubliable ponctuant chaque scene. Il y a parfois des interludes musicales de quelques secondes, presque des jingles qui annonceraient le passage suivant. Et la mise en scene n'est est que plus etoffée...

Le succes colossal de Strider engendra de nombreuses adaptations, dont une magnifique version megadrive. Cependant l'aura de ce jeu mythique fut severement entamée quant US gold y alla de sa catastrophique suite. Car il y a eu un Strider 2 avant strider 2, mais en comparaison avec le premier épisode, ce Strider la était inexistant: Le personnage était pourtant le meme, mais il manquait a ce jeu ce qui distingue un titre classique d'un chef d'oeuvre, et on l'oublia tres vite. Comme on oublia Hiryu.

En 1998, Capcom est un éditeur devenu culte. L'enchainement de bijoux dont ils ont gratifié l'ensemble des supports vidéoludiques durant des années parvient meme a faire oublier qu'ils en sont a leur 82eme declinaison de street fighter. Et pourtant, c'est dans un jeu ou l'on retrouve encore une fois Zangief et ses amis qu'un élégant ninja pourpre se fait remarquer. Le jeu se nomme Marvel vs capcom, et le ninja, Hiryu. Strider is back.

Devant l'engouement d'une nouvelle génération de joueurs qui découvre ce personnage, et devant l'enthousiasme des nostalgiques, Capcom décide de réagir, et c'est ainsi qu'en 1999, soit 10 ans apres le premier épisode, une véritable suite de Strider voit le jour. Une suite a la hauteur de toutes les attentes. Dans ce Strider nouvelle version, Hiryu adopte le design plus élaboré qu'il a dans marvel vs capcom. Il gagne de nouveaux pouvoirs, dont une déferlante multicolore particulierement spectaculaire. Il peut également courrir beaucoup plus vite, et sauter deux fois plus haut. Mais tout se passe instinctivement, comme si cette nouvelle jouabilité était l'extension naturelle de celle qui nous avait emerveillé 10 ans auparavant. D'ailleurs, tout a peu pres dans Strider 2 obéit a ce principe: pareil mais en mieux. Les graphismes sont sublimes et la démesure des niveaux est revue a la hausse. Mais par dessus tout, l'essence de l'oeuvre originale est respectée: le jeu est une succession de scenes clés tout aussi phenomenales les unes que les autres. On retrouve d'ailleurs sous une forme améliorée la plupart des moments forts du premier strider, et certains niveaux sont meme des échos du premier épisode, mais avant de crier au remake facile, je tiens a dire que ces ressemblances ne sont que du plaisir. Ceux qui ne connaissaient pas le jeu de 89 peuvent en savourer toute la magie puisqu'il est en quelque sorte contenu dans cette version, et les autres sont enchantés de retrouver des scenes cultes avec l'ecart technologique qu'offre une decennie.

Par les graces de la sainte émulation, chacun peut aujourd'hui s'essayer a ces deux jeux qui n'en sont qu'un. Et chacun peut éprouver ce frisson mystique de toucher une légende qui a contribué avec quelques autres a constuire l'histoire des jeux vidéo. Mais peut etre que cette meme histoire reserve au Strider d'autres aventures, car comme le dit Hiryu dans une de ces punchlines dont capcom a le secret: who can see the future? those who create it...